Lucifer - notes de visionnage
Ces derniers mois, j’ai fait ce que j’appelle communément une masseffectade. Il s’agit d’un terme issu de la façon dont j’ai réagi lorsque j’ai découvert le jeu Mass Effect : aussitôt arrivée à la fin, recommencer du début, plusieurs fois, et ne m’intéresser qu’à cela pendant un certain temps. Ça a été très long pour Mass Effect : il a fallu plusieurs mois, peut-être même des années, pour que je m’intéresse à un autre jeu vidéo.
En l’occurrence, j’ai fait une masseffectade — plus limitée dans le temps, pas en intensité — sur une série intitulée Lucifer. À force de saouler le monde entier (ou au moins mes collègues, ma famille et mes followers sur twitter), quelqu’un a fini par me demander ce qui me plaisait dans cette série. J’ai répondu vite fait en 280 caractères, mais j’ai envie d’en ajouter une couche supplémentaire de détails sous la forme de ce billet. J’ai fini la semaine dernière de visionner la série pour la (hum) deuxième fois (hum) et demi, j’en profite tant que c’est encore frais.
J’avais commencé un billet similaire pour Miss Fisher’s murder mysteries, série merveilleuse sur laquelle j’ai aussi beaucoup de choses à dire, mais il a été injustement oublié quelque part sur une branche git et je ne l’ai jamais terminé.
Voici donc le billet : qu’est-ce qui me plaît dans Lucifer ?
J’aime la musique
Ce n’est pas le plus important ni ce que je préfère dans la série, mais si je commence par là, vous pouvez écouter ce morceau en lisant la suite de l’article (clic clic) :
Il y a peu de compositions orchestrales spécifiques à Lucifer (pas de générique mémorable à la GoT par exemple), mais pas mal de morceaux pop rock (que l’on entend par exemple dans la boîte de nuit de Lucifer). Je n’aime pas tous ces morceaux, mais il y a quelques pépites dans le lot, qui m’ont bien servi à alimenter mes playlists.
Devil like you, que vous écoutez actuellement, passe très discrètement en fond sonore pendant une conversation entre deux personnages quelque part dans la saison 1. C’est injuste. Ça n’aurait tenu qu’à moi, ça serait le générique de la série pour que l’on puisse l’entendre en entier à chaque épisode.
J’aime l’univers et la promesse
Le pitch est simple : l’ange Lucifer, banni du paradis et condamné à régner sur l’enfer pour l’éternité, décide de prendre des vacances… Il va s’installer à Los Angeles où il ouvre une boîte de nuit, parce que c’est parfait pour soumettre les humains à la tentation. Et il ne se prive pas d’utiliser ses pouvoirs angéliques — notamment celui d’accéder aux désirs des humains — pour s’amuser. Et à un moment, il semble commencer à perdre son immortalité et ses pouvoirs… Que se passe-t-il ? C’est donc une série fantastique, dosée parfaitement à la Neil Gaiman, vu que c’est justement lui qui a créé le personnage.
Une succession d’événements conduisent Lucifer à collaborer avec la police pour élucider des meurtres. Il s’agit donc également d’une série policière, avec une part d’enquête qui est très bien au moins sur la première saison et demi. J’ai été moins surprise par les enquêtes sur la troisième saison, mais je ne sais pas si c’est parce que les scénaristes se répètent ou si c’est parce que j’abuse en général des séries policières…
C’est la combinaison de ces deux aspects qui me plaît beaucoup. Ça ne serait qu’une série policière moyenne s’il n’y avait pas quelques anges/démons/autres créatures célestes pour tabasser un peu le scénario de temps en temps.
J’aime les personnages
Globalement, les personnages ont de la profondeur et ils évoluent chacun sur leur chemin de façon assez intéressante au cours de la série.
Lucifer est un diable qui n’est pas fondamentalement maléfique ; il explique qu’il a pour rôle de punir le mal — ce qu’il fait d’ailleurs très bien avec ses pouvoirs — mais qu’il n’est pas lui-même le mal. Je suppose que coucher joyeusement avec tous les humains qui lui plaisent n’est pas maléfique à ses yeux (aux miens non plus, puisque c’est entre adultes consentants). Il râle souvent sur les humains qui s’obstinent à vouloir lu coller sur le dos les conséquences de leurs propres actes et faiblesses.
En revanche, clairement, il a… disons… de gros problèmes familiaux à régler qui l’empêchent d’être bien dans sa peau et le mettent souvent dans une colère noire. Et c’est comme ça qu’il se retrouve en psychothérapie chez le docteur Linda (une psy tout à fait humaine qui prend ces histoires de “je suis le diable” racontées par son patient comme des métaphores sexuelles).
On croise aussi une inspectrice mère séparée qui concilie travail et éducation d’un enfant ; une policière scientifique qui aime les gens et la science ; des mères qui veulent le bien de leurs enfants ; des noir(e)s ; des latinos ; quelques gays mariés (peu, surtout au début, mais ça s’arrange petit à petit)(en revanche ça manque singulièrement de lesbiennes… disons… humaines. Les démones pansexuelles ne comptent pas).
En y réfléchissant, la série contient pas mal de nanas qui ont une vraie existence, des problèmes qui ressemblent aux miens, et ça me fait du bien.
Ça me change agréablement des personnages qui ne sont rien de plus que des adolescents naïfs que je croise trop souvent dans les séries américaines. J’aime bien que Lucifer arrive à poser des personnages qui ont déjà une histoire — qui peut avoir commencé voilà plusieurs millénaires — et à les faire encore progresser, pas à pas.
J’aime les acteurs
Bon, évidemment, je ne peux pas faire semblant de ne pas apprécier Tom Ellis dans le rôle titre. Il est grand, il est brun, il a un accent british et il sait chanter. Je suis un tout petit peu plus hétérosexuelle après chaque épisode de Lucifer.
Mais j’ai aussi eu un coup de cœur particulier pour Tricia Helfer qui apparaît dans les saisons 2 et 3 pour jouer deux personnages différents. Et le truc c’est que même si elle a le même visage et le même corps, on voit vraiment deux personnages différents. Elle m’a convaincue et portée dans ses personnages, c’est fou…
Vous la connaissez si vous avez joué à Mass Effect en VO, car elle y double IDA. Elle a aussi joué dans Battlestar Galactica et c’est plus probablement là que vous l’avez déjà vue. Je confesse que, malgré plusieurs groupes d’amis pour qui cela fait partie de la culture gé, je n’ai jamais regardé BSG… Mais si ça me donne l’occasion de re-regarder Tricia Helfer faire son truc, j’ai bien envie de m’y mettre.
Bref, j’aime Lucifer
Elle n’est pas parfaite, mais elle n’est pas prise de tête, elle est justement dosée en suspense, en fantastique, en nanas et en émotions. Les trois premières saisons sont dispo sur Netflix et ailleurs. Après un certain nombre de visionnages, j’ai enfin réussi à ne pas repartir dans une nouvelle boucle en terminant le dernier épisode…
Mais la saison 4 arrive d’ici trois petites semaines sur Netflix, et je crois que je vais replonger avec grand plaisir. <3