Lundi, on causait accouchements avec la sage-femme. De celui que j’ai vécu, de ceux que je voulais vivre à l’avenir.

Je ne vais pas tout détailler, mais en gros, quand j’ai accouché, il y a des choses qui se sont mal passées. On m’a fait des trucs que j’ai très mal vécus et que je tiens à ne jamais revivre.

Quand je dis que je les ai très mal vécus, c’est vrai : je rumine ces détails le soir dans mon lit, pendant les trajets, en donnant le bib à Mini… Ça commence à aller mieux, mais je ne m’en suis pas encore remise. Physiquement, oui. Dans ma tête, non.

Comme elle en avait peut-être un peu marre que je lui tienne la jambe 15 minutes à ce propos à la fin de chaque consult’, la sage-femme m’a encouragée à un exercice difficile : écrire ce qui s’est bien passé lors de cet accouchement.

J’ai fait l’exercice, et je l’ai réussi ! J’ai écrit deux petits paragraphes ! Un pour l’accouchement, un pour les suites de couches.

J’ai eu du mal à m’en souvenir, de ces choses bien, tout occultées qu’elles étaient par les traumatismes. Mais finalement j’en ai tiré deux paragraphes alors que le caca n’en prend qu’un.

On en parlait avec un collègue il y a quelques semaines : c’est facile de se plaindre et de critiquer. Maintenant, au travail, on fournit l’effort de le dire quand on trouve que quelque chose est bien. On dit merci. Elle est bien ta moulinette qui fait le boulot à notre place. Il est bien ce bout de code, il m’a appris un truc, merci !

Bizarre que j’y arrive si bien au boulot et que j’aie autant de mal à transposer ça à mes souvenirs.

Ce que je vais essayer, pour me débarasser encore mieux de ces pensées qui tournent, c’est un texte de CNV (communication non violente). Un texte de CNV, d’après wikipedia, s’articule en quatre phases :

  1. Obserer la situation en termes d’observation partageable, sans évaluer.
  2. Dire son sentiment en disant « je ».
  3. Clarifier ses besoins, sans parler d’action.
  4. Formuler une demande « réalisable, concrète, précise et formulée positivement ». Si possible, faisable dans l’instant présent.

J’ai déjà essayé une fois, et c’est vraiment un exercice difficile. Séparer les faits de ce qu’on en pense, séparer les besoins des demandes… C’est très formateur. Ça demande de se calmer, d’être honnête avec soi-même, de prendre du recul.

Je me demande si écrire des textes en suivant ce genre de plan m’aurait aidée pendant les périodes difficiles de mes anciens boulots, quand le stress m’empêchait de dormir la nuit… Aurais-je démissionné plus tard, car j’aurais été tranquillisée ? Ou plus tôt car j’aurais analysé plus froidement la situation ?