Cette année, j’ai été oratrice à deux conférences sympathiques : à Paris Web le 17 octobre, et au Blend Web Mix à Lyon le 29 octobre.

Le Blend se déroulait sur deux jours, mais je n’ai été qu’à la première journée de conférences. Voici mon retour à chaud sur cette expérience (mon retour sur Paris Web sera un peu plus « à froid », vu tout ce que j’ai tardé à l’écrire…).

tl;dr; C’était mal parti, mais en fait c’était trop cool

Je suis arrivée avec des gros a priori très négatifs, dus à des petits détails un peu lourdingues (essentiellement un programme de confs pas très technique, et beaucoup de discours de comm très pipeau aux oreilles d’un dev).

Et pourtant, j’ai passé une excellente journée, j’ai appris des trucs « en dehors de mon monde », j’ai revu et rencontré des gens très sympa ! Une très bonne surprise en somme… même la table ronde de la solitude !

Avant le blend : #pfffff

J’avoue qu’avant la conf, j’étais assez sceptique quant à ces deux jours « les plus web de l’année ». Je voyais l’énorme budget de comm’ et le franglais un peu partout dans les communiqués… et du coup, je faisais presque la moue à l’idée de « devoir » y aller pour donner ma petite conférence. Je craignais de devoir subir beaucoup de contenu très bullshit et j’en soupirais d’avance.

Ajoutez à cela que les relations avec les conférenciers (en tout cas, avec moi) ont été bizarres : il n’y avait pas de date limite précisée pour l’appel à orateurs, j’ai été informée très tard que mon sujet avait été retenu… et on ne m’a pas rappelé quel était le sujet en question (j’avais envoyé pas mal de candidatures sur une grande variété de sujets). Pour tout dire, il me semble que le programme a été publié avant que je ne sois au courant. Du coup, j’étais un peu grmf, mais bon, je préparais déjà le même sujet pour Paris Web depuis plusieurs semaines, ça ne me faisait pas beaucoup de boulot en plus.

…mais en fait ça va

Un tout petit peu avant l’événement, j’ai commencé à recevoir des mails d’un certain Julien, qui demandait comment se passait la préparation et tout ça. J’ai apprécié de recevoir des nouvelles du blend et qu’on se soucie de moi et de l’avancée de mon petit projet.

(À ce moment-là, je venais de finir Paris Web et j’étais à fond dans l’organisation du NaNoWriMo, j’avoue que je ne pensais pas du tout à Blend… mais quand même, je répète, j’ai beaucoup apprécié les petites attentions !)

Et genre l’avant-veille du premier jour, ce même Julien me demande si je suis d’accord pour participer à une table ronde sur « les femmes et le web ». Étant féministe et développeuse web, évidemment, j’accepte (après avoir bien lu mon calendrier). Bon, c’est un événement bénévole, ça arrive, il y a des ajustements de dernière minute à prévoir, c’est pas grave. Hop.

Pendant le blend

Ça commence mal

Pour Blend, je n’avais pas du tout prévu d’ajustement sur les horaires de la nounou de Gaminette, donc je suis arrivée vers 10 heures du matin (alors que le rendez-vous était donné à 8h30). J’espérais pouvoir sécher la séance plénière d’ouverture (rappelez-vous que j’y allais en traînant les pieds et que je n’aime pas le franglais).

J’ai eu du mal à trouver le lieu : le site ne précisait pas à quel arrêt de bus il fallait descendre… et sur place, aucun panneau indicateur avant d’arriver devant l’entrée.

Je me signale à l’accueil, et là, patatras : les orga sont aussi en retard que moi, donc… je vais quand même devoir assister à la plénière d’ouverture. Elle me hérisse autant que la préparation : les blagues semblent un peu forcées, j’entends du « checker » et du « on se plug » et beaucoup de franglais qui sonne faux. Je commence à me dire que la journée va être longue.

…mais en fait, ça va ! Le « mix » prend, finalement.

En sortant de la plénière, je jette un coup d’œil au programme : il n’y a pas grand-chose qui m’intéresse sur le premier créneau. J’en profite pour me diriger vers une tasse de café… et là, hop ! Je croise un copain. Et un autre. Et encore un autre. Et on papote.

Et on papote tellement bien qu’on rate le début du deuxième créneau de conf… Je voulais aller voir Franck Verrot qui raconte le mariage d’amour entre specs et méthode agiles. Tant pis. Je m’assois par terre dans le couloir… j’en profite pour dessiner une carte de visite à Sarah, qui tente de gagner un nerf en collectant 10 cartes de visite. (Elle a gagné, d’ailleurs ! \o/) Je parle avec d’autres inconnus sympas et avec plein de copains de twitter et de Lyon.

Finalement j’arrive à m’incruster dans une conf intitulée « Kit de survie pour une startup du web ». C’est étiqueté « biz » mais j’aime bien me renseigner sur ce qu’il y a hors de la technique aussi. À cette conf, j’apprends moult choses bien utiles pour qui veut un jour créer une start-up, l’empêcher de mourir en 3 mois et la développer au-delà de la première année.

À titre anecdotique, j’ai testé à cette occasion la prise de notes en mode « carte de l’esprit », et c’était pas mal ! Il faudra juste que je prévoie du papier A4 la prochaine fois, parce que je n’avais pas assez de place, là…

Ensuite, je me suis faufilée (en retard) à la conférence de Nicolas Chambrier. J’ai raté le début. Apparemment ça parlait d’upload de fichiers en node.js, de bouchons, de tuyaux et de verres d’eau. J’ai pas tout compris, mais j’ai passé un bon moment. J’ai bien aimé le côté décontracté des diapos, et les métaphores efficaces. (Basiquement, quand on écrit « et donc là, ça pète » de manière tout à fait sérieuse au milieu d’un discours technique, ben j’aime bien. On se disait que Nicolas devait être assez chouette à vivre comme formateur, aussi.)

Après on a mangé. Et c’était très bon. Et j’ai séché le premier créneau de l’après-midi pour reprendre du dessert parler virtualisation avec un monsieur de My Little Paris très sympa mais dont j’ai complètement oublié le nom.

Je m’éclate à donner ma conf

À 14h30, c’était à moi ! J’ai commencé à 14h25, en fait, puisque la salle était déjà pleine…

J’ai senti un public réceptif, je me suis lâchée sur les vannes bêtes, puisque je maîtrisais le fond pour avoir déjà donné la conf une fois dans des circonstances autrement plus angoissantes.

Je me suis vraiment amusée, j’ai insisté sur certains points importants, j’ai tapé dans le micro plusieurs fois… Et j’ai même eu le temps de laisser le public poser ses questions, puisque j’avais fini 10 minutes avant la fin du créneau. Un truc assez inhabituel sur cette journée, paraît-il. :p

Je m’éclate à discuter avec des gens

En fait, ce qui m’a encore plus fait plaisir que la conf en elle-même, ce sont les retours que j’ai reçus.

La plupart disaient qu’ils allaient essayer les pull requests en interne, et ça me rendait toute contente. (Ma propagande a marché ! MouahaHAHAHA.) J’ai aussi reçu quelques demandes de type « ah bon ? Vous recrutez ? », beaucoup plus qu’à Paris Web, par exemple. C’est chouette aussi, mais ce n’était pas pour ça que je venais à la base. J’imagine que ça fait partie du mix. (J’ai très habilement redirigé tous les candidats vers les chefs… Hop !)

J’ai aussi essayé d’expliquer les bases de git en 2 minutes dans l’ascenseur, mais je pense que j’ai juste réussi à embrouiller mes interlocuteurs (désolée !).

La table ronde de la solitude…

Vers 16h, je me suis dirigée vers le grand amphi pour la table ronde « les femmes et le web ». Je serre quelques mains, je me présente à l’organisatrice de la table ronde (qui connaissait toutes les autres participantes sauf moi), je prends place.

Et là, on m’explique que la table ronde va traiter du sujet « les femmes et l’entreprenariat ».

Ah.

Ah bon.

Oui parce que sur les femmes et le web, j’avais des choses à dire, mais en termes d’entreprenariat, je suis tout de suite beaucoup moins loquace. J’ai vu une conf qui parlait de start-ups, ce matin, ça compte ? Hmouaibof.

Et ensuite, l’organisatrice m’explique qu’en fait, c’est chiant les tables rondes qui parlent des femmes, donc on va juste parler d’entreprenariat.

Du coup, intérieurement je commence à faire sérieusement la gueule. Je n’ai plus du tout d’« expertise » sur le sujet de la discussion, et je pressens une longue heure de solitude.

L’orga me rassure : elles ont prévu 15 minutes de présentation par la fondatrice de Leetchi.com, 30 minutes de table ronde proprement dite, et 10 minutes de questions.

(Super, juste 30 minutes de solitude à prévoir… Désespoir dans ma tête, mais un peu moins intersidéral qu’avant !)

Finalement, les projecteurs s’allument, on lance un tour de table… je suis entourée de créatrices d’entreprise. Gros complexe d’infériorité dans ma tête. Je bredouille au micro que je suis ingénieur, développeuse web, et que je travaille dans une start-up.

Ah, je tiens peut-être un petit bout de sujet sur lequel m’accrocher ?

…mais en fait, ça va ! (Encore le mix !)

Finalement, j’aime bien mes voisines de table après le premier tour. On a commencé par grogner sur Guilhem qui nous présente comme une « jolie » table ronde. On est surtout une table ronde bac+25 à nous cinq. C’est plutôt du contenu de nos têtes qu’on a envie de parler.
(Donc là, mon neurone féministe était content.)

La présentation de Céline Lazorthes commence : elle nous raconte comment elle a créé Leetchi.com, et comment elle a fait évoluer son service en observant comment les utilisateurs le détournaient. En peu de temps, je me laisse happer et je commence à prendre quelques notes (oui oui, sur scène, devant les caméras). Ce qu’elle raconte est sensé, malin, pragmatique. Elle parle observation, adaptation, itération. On est loin du gloubi-boulga de français et d’anglais qui me fait serrer les dents quand je parle avec un « entrepreneur ».

Puis, la discussion elle-même commence. Je ne sais plus sur quel prétexte je finis par m’incruster dans la conversation, mais j’ai participé pendant bien 25 minutes sur les 30, au final. Pas mal !

J’arrive à parler de la vie des développeurs en petite structure, hyper intéressante car on doit toucher autre chose que la technique, communiquer avec la paperasse les équipes fonctionnelles, partager son avis… (Les développeurs adooorent râler et donner leur avis — pourquoi ne sont-ils pas tous en start-up ??) On continue sur l’apprentissage du code, l’importance de comprendre les technologies qui nous entourent, on se paie le luxe de chambrer les entrepreneurs qui demandent notre vision et notre business plan avant de juste demander ce que fait la boîte…

Au bout d’un moment, on parle de la création d’entreprise, du concept fake it until you make it. Vu que je n’ai jamais créé de boîte, je parle des boîtes des autres. C’est à cette occasion que je mentionne Une petite mousse, en expliquant par exemple qu’ils se sont posé la question de la structure juridique après avoir lancé l’activité, et qu’ils ont franchement bidouillé pour récupérer des sous sur leur compte PayPal sans devoir payer PayPal… J’ajoute au micro que je trouve ça très intéressant comme histoire (mais pas que c’est la seule que je connais, ahem) car ça montre qu’il ne faut pas hésiter à se lancer le plus tôt possible, juste pour voir si ça marche, avant de se monter la tête pour fabriquer une solution complète et hyper automatisée.

Voilà. Donc finalement j’ai parlé à une table ronde sur l’entreprenariat, et réussi à dire des choses plutôt pertinentes, alors que c’était quand même mal parti.

Et après ça, il s’est passé un truc magique ! Jonathan, de Une petite Mousse, était présent dans la salle ! Il m’a couru après pour me remercier de les avoir cités… J’ai d’ailleurs récupéré un coffret de bières pour l’occasion ! Chic ! (J’aime pas la bière, mais c’est trop chouette ! Je goûterai une gorgée de chaque avant de les donner à mes invités. Promis.)

Je fais ma fangirl

Après toutes ces émotions, j’ai complètement oublié d’aller à la conf de Matthias Dugué (« Psst… tu veux voir ma stack ? Outils pour simplifier la vie d’un dev »).

Je me suis assise dans un canapé qui passait par là, et j’ai découvert que j’étais assise à côté du cofondateur de La Cordée. Je lui ai dit que j’adorais ce qu’il faisait et tout et tout.

Puis j’ai re-papoté avec des gens chouettes, recruté une nouvelle candidate au NaNoWriMo… puis je suis partie, parce que j’avais un bébé à récupérer chez la nounou.

…et le petit moment de lose avant de partir

Juste, j’ai voulu faire pipi avant de quitter les lieux. Donc je suis allée aux toilettes, parce que je suis une fille bien élevée. (J’allais pas salir la moquette, non plus.)

Et l’ampoule a grillé pendant que j’y étais.

Clac. Tout noir.

BEN C’EST PAS DRÔLE.
(Ou alors juste un peu.)

En conclusion

À garder !

  • Un programme technique, business et design.
  • Un suivi « à taille humaine » des orateurs (à améliorer un peu au début, peut-être).
  • Le wifi qui tient le coup pour 1300 participants ! \o/
  • Le mot de passe du wifi sur le badge, c’est une super idée.

À améliorer !

  • Sérieux ARRÊTEZ DE PARLER FRANGLAIS, ça suffit maintenant.
  • Prévoyez une vraie page d’infos pratiques, avec notamment le nom de l’arrêt de bus à partir duquel l’événement sera fléché (pour moi c’était pas évident du tout qu’il fallait se diriger vers le sous-sol, par exemple).
  • Essayez de prévoir plus de place dans les conférences, une bonne partie du public vient quand même plus pour la veille que pour le réseautage.
  • La lumière des WC.